L'Univers du Verre
Homepage | Actualité | Encyclopédie | Annuaire | Ressources | Contacts
La révolution du float
En 1952, Alastair Pilkington commença le développement d’une technologie de production qui allait révolutionner une nouvelle fois l’industrie : le procédé float qui reposait sur le fait de faire couler le ruban de verre sur un bain d’étain. Le verre ainsi obtenu était d’une qualité telle que son polissage devenait inutile. Le procédé float devint le procédé universel pour  fabriquer du verre de haute qualité.

Il fallut 7 ans pour développer cette technologie et de très lourds investissements qui incitèrent Pilkington à licencier sa technologie ; PPG fut le premier à bénéficier du procédé en 1962. Le coût de production du vitrage s’effondra progressivement, rendant obsolètes tous les autres procédés. En 1967, Pilkington cessa de produire du verre poli et fut imité par tous ses concurrents. De plus, en cédant sa licence, Pilkington voit ses profits s’envoler. La fraction du bénéfice imputable aux brevets passa de 2% en 1956 à 62% en 1971, année où les redevances représenteront près de 40% du chiffre d’affaire. 

Profitant de cette nouvelle aisance financière, Pilkington construisit un float au Canada (1967) puis un second (1970) ainsi qu’en Afrique du Sud et en Australie. Il en profita également pour faire ses premières incursions en Europe continentale rachetant une usine en Suède de verre de sécurité pour approvisionner l’industrie automobile locale. En 1974, il construisit un float à Halmstad, toujours en Suède et racheta d’autres entreprises en Scandinavie.

Les années 1970 furent également des années de diversification dans l’industrie optique, ophtalmologique et optronique. En 1970, la société entra en bourse mais conserva son siège à St. Helens. En 1973, Sir Harry Pilkington quitta son poste après 24 ans de bons et loyaux services et fut remplacé par Sir Alastair Pilkington (aucun lien de parenté avec le précédent), l’inventeur du procédé float qui fit la fortune de Pilkington. Il sera remplacé en 1980 par Sir Antony Pilkington qui prit sa retraite en 1995.

En 1980, profitant de la décision du géant français BSN de se recentrer sur l’industrie agro-alimentaire, Pilkington racheta l’Allemand Flachglas et ses filiales au Brésil. En Amérique du Nord, Pilkington commença par céder son activité au Canada avant de prendre une participation de 30% dans le numéro 2 américain du verre plat, Libbey-Owens-Ford. En 1986, cette participation fut échangée contre la totalité de la division vitrage de LOF. La bonne santé des filiales étrangères permirent à Pilkington de financer la restructuration de ses opérations en Grande-Bretagne qui comptait encore pour 40% de son activité.

En 1986, profitant de cette relative faiblesse, le conglomérat britannique BTR lança une OPA sur Pilkington. Après neuf semaines de bataille boursière qui vit se mobiliser en sa faveur les employés, les villes où étaient implantées la société et les parlementaires, Pilkington gagna le droit de rester indépendant.

Désireux de réduire la cyclicité de ses résultats, Pilkington accentua ses investissements dans l’ophtalmologie en rachetant les divisions spécialisées de Revlon. Toute l’activité fut regroupée dans l’entité Pilkington Visioncare qui représenta jusqu’en 1995, 30% de l’activité du groupe. Pilkington poursuivit également ses investissements dans l’isolation avant de céder ses activités dans la fibre de renforcement en 1986.

Mais cela ne détourna pas Pilkington de son activité principale. De nombreux investissements furent réalisés en Amérique du Sud (au Brésil avec Saint-Gobain ou seul comme au Brésil encore et en Argentine ou en Australie). En 1989, Pilkington céda 20% de Libbey-Owens-Ford à Nippon Sheet Glass (NSG) qui allait devenir son partenaire dans le verre automobile. D’autres floats furent construits en Europe, en Finlande en 1987, en Allemagne en 1990 et au Royaume-Uni en 1992.

123 • 4 • 56
www.verre.biz