En Angleterre, du fait de problèmes de
déforestation, les verriers durent utiliser du charbon dès
le début du XVe siècle. En 1675, les Anglais ajoutèrent
des oxydes de plomb dans la composition de base, solidifiant la structure
du produit fini. Ce verre remplaça rapidement son fragile cousin
vénitien.
Il fallut attendre le XVIIe siècle pour réussir à
créer en France un industrie concurrentielle avec la verrerie vénitienne.
Colbert, las de voir sortir de France des sommes considérables en
échanges d'importation de mirroirs de Venise, fit porter son effort
sur le verre plat. Des gentilshommes verriers de Normandie se mirent à
l'ouvre pour le compte de la Manufacture Royale des Glaces. En mettant
au point le procédé de coulée, Louis-Lucas de Nehou
eut l'honneur d'affranchir totalement la France des procédés
vénitiens. Le verre fut également poncé et poli ce
qui le rendait désormais complètement transparent. Ces plaques
de verre étaient toutefois réservées aux plus riches.
Les verres à fenêtre sont quand même restés
rares durant tout le XVIIe et le XVIIIe siècle. Des petits panneaux
étaient faits en souflant et tordant une petite boule de verre de
façon à produire une mince feuille ronde, soit en souffant
un long cylindre qu'on découpait aux extrémités, qu'on
ouvrait dans le sens de la longueur pour l'applatir. Le résultat
contenait beaucoup de bulles d'air et des sillons concentriques mais était
suffisament transparent et isolant.